75020 PARIS

 


TERRIBLE MEPRISE : 25 avril 1895

 

« Mme BOISSIER, âgée de quarante-six ans, domiciliée au 16 rue de Ménilmontant, a pris le 25 avril 1895, après son déjeuner une tasse de thé, quand l’idée lui vint d’y ajouter un peu de rhum.

A cet effet, elle se rendit dans une pièce voisine, prit dans une armoire une bouteille et en versa la valeur d’un petit verre dans son thé.

Elle avala le tout ; mais à peine la malheureuse avait-elle fini de boire qu’elle s’affaissa en poussant des cris.

Mme BOISSIER, se trompant de bouteille, s’était versé de l’eau de rouille au lieu de rhum.

Elle est morte quelques heures après dans de terribles souffrances. »

Paix à son âme. Vous qui habitez à cette adresse, ayez une pensée pour elle.

 


POINT DE SUICIDE : avril 1913

« A cette adresse, en avril 1913, une jeune femme de trente-trois ans, Maria Aimé, ménagère,  écrivait tout dernièrement à sa sœur aînée, qui habite Saint-Malo, une lettre dans laquelle elle lui annonçait son intention de se suicider.

Affolée, la sœur ainée télégraphia à M. Thiéry, commissaire de police, qui, immédiatement, se rendit rue des Cascade.

Là, croyant trouver Mme Maria Aimé morte, il fit ouvrir sa porte par un serrurier. Grande surprise, la suicidée sans persuasion offrait tranquillement le thé à un ami.

Elle n’avait pas la moindre envie de mourir. »


DOUBLE SUICIDE : JUILLET 1884

« M.Frédéric Noé, âgé de soixante et un ans, était un ancien bijoutier. Il avait tenu avec ses deux filles, un magasin de passementerie à Ménilmontant.

Il y a un an, les affaires ayant mal tourné, il dut abandonner sa maison qui fut mise en liquidation.

La fille ainée n’ayant pu supporter cette mauvaise situation de vie, s’asphyxia dans sa chambre, au mois juillet 1884.

M.Noé quitta aussitôt le quartier et s’établit au 31 rue Levert, à Belleville (qui deviendra un quartier de Paris). Il y loua avec sa fille cadette, âgée de trente-sept ans, un petit logement au loyer s’élevant à 300 francs par an.

Le père et la fille vivaient en bonne intelligence, étaient appréciés de tous leurs voisins avec qui ils entretenaient d’excellentes relations.

Cependant, le 12 juin 1884, au soir, pour un motif inconnu, les deux locataires écrivirent à leurs parents et amis plusieurs lettres déposées à la poste, vers neuf heures.

Ils déposèrent également une lettre cachetée au commissariat de Belleville, à dix heures annonçant que le lendemain matin, ils ne seraient plus de ce monde.

Ensuite, ils rentrèrent dans leur chambre, allumèrent un réchaud et s’étendant chacun dans leur lit, ils attendirent que la mort vienne les chercher.

Le 13 juin 1884, au matin, le concierge ayant ouvert la porte, se trouva alors en présence des deux cadavres déjà bien froids.

La cause de ce double suicide restera un mystère. »

Vous habitez à cette adresse, vous qui passez à proximité du 31, ayez donc une pensée pour cette famille qui  eut une vie très difficile.